Bienvenue | Présentation de l'étude | Programme | Réunions en marge | Papiers | Presse | Informations pratiques | retour à l'ADEA | Biennale 2003 - Grand Baie | In English 

 

La biennale de l'éducation en Afrique

Caractéristiques, conditions et facteurs d'efficacité des écoles et des programmes d'alphabétisation et de développement de la petite enfance en Afrique

La biennale de l'éducation en Afrique représente sans nul doute, tous les deux ans, le regroupement de la coopération éducative le plus important en Afrique subsaharienne. Quelque 300 participants sont attendus, parmi lesquels, on peut noter : tous les ministres en charge d'éducation et de formation en Afrique au Sud du Sahara, toutes les agences de coopération multilatérale et bilatérale actives dans l'assistance à l'éducation en Afrique, des ONG/OSC africaines et internationales, des professionnels des ministères de l'éducation, des universités, des institutions et des réseaux de recherche. Parmi les raisons qui expliquent l'intérêt croissant que les ministres africains de l'éducation et leurs partenaires au développement accordent à l'évènement, il est utile de souligner entre autres :

1. Composition unique et rôle de catalyse de l'ADEA
Créée en 1988 comme forum de bailleurs de fonds, l'ADEA a évolué et présente aujourd'hui une composition unique de par ses membres. Elle regroupe tous les ministres de l'éducation (membres de droit) d'Afrique au Sud du Sahara sans distinction de zones linguistiques ou géographiques et leurs principaux partenaires extérieurs au développement, dont les vingt deux (22) agences bilatérales et multilatérales de coopération qui sont membres du comité directeur de l'ADEA. Avant tout, l'ADEA est un lieu de dialogue entre ministres, entre agences, et entre ministres et agences, dialogue qui engage ces partenaires à des débats sur les politiques de développement de l'éducation comme sur les stratégies d'appui à ces politiques pour promouvoir les nécessaires réformes.

Les échanges au sein de l'ADEA sont caractérisés par une approche professionnelle et développementale qui permet des discussions franches, ouvertes et critiques afin d'apprendre les uns des autres et de promouvoir des compréhensions partagées, bases de partenariats dynamiques et fructueux. Ce dialogue politique authentique est alimenté par un travail analytique et diverses contributions de réseaux de professionnels que développent les quinze groupes de travail et groupes ad hoc de l'ADEA sur des thèmes critiques pour le développement de l'éducation en Afrique : livres et matériels didactiques, éducation à distance et apprentissage libre, analyse sectorielle de l'éducation, développement de la petite enfance, finances et éducation, statistiques de l'éducation, éducation non formelle, participation féminine, enseignement supérieur, profession enseignante, communication pour l'éducation et le développement, réponses efficaces contre la pandémie du VIH/SIDA dans le secteur de l'éducation, amélioration de la qualité de l'éducation, formation au dialogue politique, stratégies post-primaires…

L'ADEA opère ainsi en tant que catalyseur et foyer de réflexions collégiales, d'inter-apprentissages, d'émergences novatrices, de nouveaux liens de partenariats et de renforcement de la coopération régionale et du leadership africain dans le secteur de l'éducation.

2. Les biennales, des moments forts pour le dialogue politique régional
Les biennales représentent les moments les plus forts de ce dialogue politique en même temps qu'elles offrent une opportunité exceptionnelle de rencontres, de réseautage et de partage d'expériences et de connaissances. C'est pourquoi elles exercent une influence sur les priorités inscrites ou à inscrire à l'ordre du jour de la coopération éducative en Afrique. Les thèmes des biennales successives en sont une éloquente illustration : - Mise en œuvre des programmes et des projets de développement de l'éducation (Angers 1993) - Nature et processus d'élaboration des politiques éducatives (Tours, 1995) - Partenariats pour le développement des capacités et une éducation de qualité pour tous (Dakar, 1997) - Expériences réussies et /ou prometteuses pour améliorer l'accès, l'équité, la qualité et la gestion efficace de l'éducation (Johannesburg, 1999) - Généralisation et pérennisation des réformes (Arusha, 2001) - Le défi de l'apprentissage en Afrique : améliorer la qualité de l'éducation (Grand Baie, 2003). En effet, la thématique des biennales présente une cohérence dans la continuité et l'approfondissement des sujets traités en même temps qu'elle épouse, en l'accompagnant ou en l'anticipant, l'évolution des priorités de la coopération éducative en Afrique.

3. Contexte de la biennale 2006 : défis et opportunités
La biennale 2006 sera organisée dans un contexte où les défis posés à l'Afrique restent préoccupants : conflits civils, appauvrissement accentué, expansion exponentielle de la pandémie du VIH /SIDA, pays en risque de ne pas atteindre les objectifs de l'EPT en 2015. Contradictoirement à ce sombre tableau, des sources d'optimisme émergent : l'annulation de la dette initiée par le G8, l'impulsion donnée aux programmes de lutte contre la pauvreté et les objectifs de développement du millénaire expriment des engagements forts de la communauté internationale et représentent autant d'opportunités nouvelles à saisir pour aller de l'avant. Dans la foulée, de nouvelles formes de coopération se mettent en place avec les approches sectorielles et intersectorielles de l'aide articulées aux analyses macro-économiques et globales de la pauvreté. En même temps s'affirme de plus en plus une volonté du leadership politique au plus haut niveau des pays africains de s'approprier les politiques et les programmes de développement. En témoigne la naissance de l'Union africaine et de son programme NEPAD, qui proclament la détermination des chefs d'Etat de l'Afrique à prendre en main la responsabilité du développement du continent et à construire sur cette base un nouveau type de partenariat avec le Nord. Pour faire face à ces défis tout comme pour saisir ces opportunités, l'Afrique n'a pas de levier plus puissant que celui qu'offre l'éducation. Celle-ci, en tant que facteur essentiel pour la croissance économique, la redistribution équitable, la sauvegarde de la santé et de l'environnement, la promotion de la citoyenneté démocratique et de la cohésion nationale, est une condition sine qua non et un moteur puissant de développement durable. C'est précisément cette centralité de l'éducation, de plus en plus internationalement reconnue, qui explique les engagements collectifs et la mobilisation autour des objectifs de l'EPT.

4. Thème de la biennale 2006 : l'efficacité des apprentissages et des systèmes d'éducation et de formation.

La biennale 2006 s'inscrit dans ce mouvement international et africain en faveur du cercle vertueux éducation/développement. Elle s'y insère en s'appuyant sur l'une des leçons principales tirées de l'analyse des expériences réussies en Afrique (biennale 1999) : combiner élargissement de l'accès, renforcement de l'équité et amélioration de la qualité constitue à la fois une condition et un facteur de succès pour les politiques d'éducation au service du développement. Or en Afrique, pendant qu'on observe des progrès significatifs dans l'accès (9 enfants sur 10 entrent à l'école maintenant), les taux de redoublement et d'abandon restent particulièrement élevés, et les seuils d'acquisition très faibles. Ces médiocres performances des systèmes éducatifs expliquent que sur 100 enfants qui entrent à l'école, seulement 60 achèvent le cycle primaire. Ce coefficient d'efficacité est aujourd'hui le plus faible de toutes les régions du monde et indique là où devraient se situer les priorités des politiques éducatives. Il en découle la nécessité d'accorder plus d'attention et d'efforts à la qualité dans la mobilisation en cours en faveur de l'éducation pour tous. C'est pourquoi le comité directeur de l'ADEA, après avoir consulté tous les ministres africains de l'éducation et en accord avec l'opinion majoritaire exprimée par ceux-ci, a décidé de la poursuite du dialogue politique sur l'amélioration de la qualité de l'éducation en l'articulant avec le thème et l'objectif de renforcement de l'efficacité des apprentissages et des systèmes d'éducation et de formation. Ce thème principal sera articulé aux domaines qui ont été fortement soulignés par les ministres : les écoles, l'alphabétisation et le développement de la petite enfance.

5. Une préparation participative
Pour engager les pays ainsi que leurs partenaires à une préparation et à une participation actives, le comité directeur de l'ADEA a mis en place trois groupes ad hoc chargés de préparer des études sur les sujets retenus. Cet exercice est destiné à soutenir les efforts des pays africains confrontés au défi d'une éducation de base de qualité pour tous. La méthodologie mise en place pour réaliser les études repose sur l'analyse, le partage et l'échange des expériences et des connaissances acquises en matière d'amélioration de la qualité de l'éducation. A partir de cette approche participative basée sur la praxis, les ambitions de l'exercice sont (i) de mener une réflexion élargie sur les politiques, les stratégies et les pratiques pertinentes en tenant compte des contextes spécifiques dans lesquels elles s'inscrivent, (ii) d'identifier des solutions africaines développées par les pays africains pour résoudre les problèmes africains de renforcement de l'efficacité, (iii) de favoriser, à travers l'échange, l'émergence de visions politiques enrichies et d'engagements. Les deux axes principaux de ces études sont constitués par l'analyse des expériences nationales (études de cas identifiées et réalisées par les pays africains) et une analyse de la littérature portant sur des thèmes qui ont un lien direct avec l'efficacité de l'éducation. De nombreuses études de cas de pays et/ou inter-pays sont aussi entreprises pour alimenter les discussions autour des trois thèmes : l'alphabétisation, les écoles efficaces et le développement de la petite enfance.

6. Organisation de la biennale

En attendant la finalisation de l'ordre du jour, les réflexions sur l'organisation de la biennale font émerger les orientations suivantes :

Dates
Activités
27 mars 2006

-Organisation du Forum des Ministres en collaboration avec l'Union africaine sur les thèmes suivants :
a)Plan d'action de l'Union africaine pour le secteur de l'éducation ;
b)Priorités et objectifs stratégiques de l'ADEA dans la période 2007-2011.

-Comme à l'accoutumée le Forum élira le bureau des Ministres africains de l'éducation qui siègera au comité directeur de l'ADEA pendant les deux années à venir.

-En fin d'après-midi se déroulera la séance solennelle d'ouverture sous la présidence du Président de la République du Gabon.

28 mars 2006
-Se tiendront ce jour là les séances plénières introductives aux discussions sur les thèmes relatifs aux écoles efficaces, aux programmes d'alphabétisation et aux programmes de développement de la petite enfance.
29-30 mars 2006
-Pendant deux jours, les séances parallèles consacrées chacune à un des thèmes de la biennale permettront d'approfondir les échanges et d'élaborer sur les stratégies et les mesures à mettre en œuvre pour renforcer l'efficacité de l'apprentissage et de l'éducation dans les écoles, dans les lieux d'alphabétisation et dans les programmes de développement de la petite enfance.
31 mars 2006

-Les séances plénières de mise en commun des résultats des séances parallèles et de conclusions clôtureront la biennale.
-En marge de la biennale seront organisées des expositions, des visites ainsi qu'une foire aux expériences et aux innovations.